vendredi 2 avril 2021 par Abidjan.net

Le comité de suivi pour la prise en compte du genre dans les processus éléctoraux a animé une conférence de presse pour interpeller le conseil constitutionnel relativement à la requête en annulation de la liste provisoire des candidats aux législatives du 06 Mars dernier.

"Le Comité de Suivi pour la Prise en Compte du Genre dans les Processus Electoraux a constaté que la campagne électorale pour l'élection des députés à l'Assemblée Nationale qui a débuté dans la nuit du 26 Février 2021 sur toute l'étendue du territoire national pour s'achever le 04 mars 2021, s'est déroulée dans un climat de paix et de non-violence avérée avec la participation de tous les acteurs politiques" a déclaré Bodua Affoua Hélène.

Toutefois, selon elle des pressions et des intimidations ont été exercées sur plusieurs candidates et sur leur entourage afin qu'elles se désistent en faveur de candidats hommes.

"Nous déplorons aussi, le non-respect de la loi n°2019-870 du 14 Octobre 2019 favorisant la représentation de la femme dans les Assemblées Élues adoptée en conséquence, ainsi que le décret n°2020-941 du 25 Novembre 2020 qui en fixe les modalités d'application et ordonnant aux partis politiques de présenter au moins 30% de candidates pour les Assemblées Elues" a fait savoir la conférencière.

Les résultats définitifs des élections ont été proclamés par le Conseil Constitutionnel en la date du jeudi 25 mars 2021 avec, sur un total de 254 députés, 222 hommes élus contre 32 femmes soit un pourcentage de 12,59% ce qui nous donne un taux d'augmentation de trois (3) femmes députés par rapport à la dernière législature (29 femmes députés sur 255 au total). Le pourcentage d'augmentation de femmes représentées à l'Assemblée Nationale pour la nouvelle législature est d'à peine 1,22%, bien loin des chiffres espérés. Pour le comité de suivi pour la prise en compte du genre dans les processus éléctoraux la législature 2021-2026 sera de nouveau marquée par un ratio hommes-femmes très déséquilibré qui maintient notre pays dans les derniers rangs des classements de la CEDEO, de l'Union Africaine et de l'Union interparlementaire.


Il importe de rappeler que l'article 3 de cette loi précise que Pour les scrutins uninominaux ou de listes, un minimum de 30% de femmes sur le nombre total de candidats présentés au cours de la consultation électorale est exigé , ce qui n'a pas été respecté par la majorité des listes validées par la CEI et entérinées par le Conseil Constitutionnel malgré la requête du comité en annulation.


Les femmes regroupées au sein des associations membres du Comité de Suivi pour la Prise en Compte du Genre dans les Processus électoraux, expriment leur désapprobation et leur scepticisme quant au respect des droits à la participation politique des femmes en Côte d'Ivoire. Elles demandent au Chef de L'Etat de mettre tout en ?uvre pour faire respecter les dispositions de ladite loi en faisant intégrer les modalités d'application du décret n°2020-941 du 25 Novembre 2020 au code électoral révisé le 08 avril 2020 et la faire appliquer sans délai pour des élections inclusives et apaisées à venir. Les femmes du comité interpellent également la société civile, la Commission Electorale Indépendante et les parties politiques à faire la promotion du genre.






DA