mercredi 30 juin 2021 par Abidjan.net

Une délégation composée de journalistes, d'agents du ministère de tutelle, la coopération allemande (GIZ) et le CIRAD, ont effectué une visite de terrain les 24 et 25 juin derniers dans la zone forestière de Bossematié. Il s'agissait pour cette délégation d'aller vérifier les faits selon lesquels des infiltrés ont créé de gros villages, entretiennent des milliers d'hectares de plantations cacaoyères dans la forêt classée de Bossematié.

Ça a commencé en 2010 à la faveur de la crise postélectorale. On se réveille un matin et on se rend compte que la forêt est infiltrée ,affirment les représentants de la jeunesse des villages de Bébou, Apoisso, Zaranou, Blékoum, Mafia, Bokakokorè etc. Certains souhaiteraient qu'on leur cède juste quelques parcelles cultivables pour espérer assurer l'avenir de leur progéniture. A ce stade de dégradation de la forêt, que pouvons-nous y faire si ce n'est de négocier quelques parcelles pour pouvoir subvenir à nos besoins et les léguer plus tard à nos enfants ? Nous sommes faibles et la seule solution qui se présente à nous, c'est la négociation , préconisent-ils. Installés sous le préau du chef du village de Bébou, Nanan Aka Tanoh, toutes les parties ont pu s'exprimer sans faux-fuyant sur ce sujet brûlant.

A savoir l'état actuel de la forêt classée de Bossematié d'une superficie de 21553 ha. Elle a été classée en 1935 et a été prise en main par la Sodefor en 1991 alors que l'occupation agricole était de 2200 ha soit 10% de sa superficie. Et ce, en présence des responsables de la SODEFOR en l'occurrence MM. Dosso Amana, Soro Doma, Bley Bitignon respectivement Directeurs des Centres de gestion (DCG) d'Abengourou, de San Pedro et Responsable Sercom de la SODEFOR. Sans oublier la présence très remarquée de Gaza Henriette du GIZ et François Ruf du CIRAD.

A son tour, la SODEFOR, a reconnu qu'il y a des agressions par endroits dans la forêt mais pas aux proportions avancées par les riverains. Elle s'est voulue très claire et précise. Il y a bel et bien des agressions mais pas dans l'ampleur que vous le pensez. C'est pourquoi l'organisation que vous vous apprêtez à mettre en place nous intéresse. Car, c'est ensemble que nous serons forts et efficaces dans le cadre de la lutte pour la délocalisation des agresseurs et la réhabilitation de la forêt de Bossematié. , a indiqué le DCG d'Abengourou qui veut mettre à profit l'appui des jeunes.

La dernière étape de la mission a consisté à faire une randonnée dans la vaste forêt de Bossematié pour constater de visu son état de dégradation et surtout les nouveaux défrichements qui constituaient la priorité de la mission. Répartie en 12 zones de surveillance, la mission a fait son entrée par les zones 12 et 6 pour en sortir par les 2 et 4. Au cours de cette visite qui a duré plus de 12 heures d'horloge, l'on a pu faire l'état quasi général de la situation de cette étendue forestière.

Le premier constat est qu'il y a bel et bien eu des agressions dues aux vagues répétitives d'infiltrations massives des lieux. Mais aussi les efforts de reconstitution et de réhabilitation des zones agressées sont bien perceptibles et largement sous contrôle. Un seul infiltré en ces lieux est un problème pour la SODEFOR. Mais quoi qu'on fasse ou qu'on voudra faire, il faut, par-dessus tout, une franche collaboration des populations autochtones pour venir à bout de ces infiltrations et pour une efficacité dans la répression , estime le DCG d'Abengourou.

La plupart des défrichements qui ont cours dans la forêt de Bossemitié sont d'anciennes parcelles créées par les premières vagues déguerpis de 2012 à 2019. Alors, les infiltrés de 2020 - 2021 tentent de les réhabiliter durant les nuits, les jours fériés et les week-ends en opposition à l'emploi du temps de travail de l'autorité qui les traquent. Cependant, les opérations de destructions menées par les agents de la SODEFOR portent leurs fruits.



DA et Sercom Sod