mardi 27 juillet 2021 par Abidjan.net

I/ Le constat

En date du 18 juillet 2021, Le Ministre du Commerce et de l’Industrie a animé une conférence de presse, suite à  la grogne de la population consécutive à  la hausse sans
précédent des prix aussi bien des biens de consommation finale que des biens de consommation intermédiaire, notamment dans les secteurs de léagro-industrie et de la
construction.

Le Ministre reconnait déemblée la hausse des prix. En effet il précise le prix du régime de palme a augmenté de 47,44 F/kg en décembre 2020 à  61,14 F/kg en janvier 2021, puis à  77,75 F/kg en juillet 2021, soit une hausse de 62% ; quant à  léhuile de palme brute, le prix est passé de 399F/kg en décembre 2020 à  497 F/kg en janvier 2021, puis à  627 F/kg en juillet 2021, soit une hausse de 57% tandis que le prix de léhuile raffinée de 25L est passé de 19600 F en décembre 2020 à  22500 F en juillet 2021, soit une hausse de 14,79%.

Le bidon déhuile de 20 L qui coàtait 16.500 FCFA est vendu aujourdéhui (selon la marque) entre 17 975 et 18 000 FCFA pour Palme déOr, entre 18 200 FCFA et 19 100 FCFA pour AYA et
entre 20 200 FCFA et 20 400 FCFA pour Dinor.

Le prix de la tonne de blé est passé de 250 euros en janvier 2021 à  300 euros en juillet 2021, soit une hausse de 20%, combinée à  une hausse du coàt de fret de 20% .

Le ministre poursuit La botte de fer qui était vendue à  52000 FCFA en 2019, puis à  47000 FCFA en décembre 2020, entre 52000 FCFA et 54000 FCFA de janvier à  avril 2021, puis entre 56000 FCFA et 60000 FCFA pendant le rationnement a baissé à  54000 FCFA aujourdéhui. Le
sac de ciment CPJ 42.5 au détail coàtait 4200 FCFA en décembre 2020, puis 4000 FCFA entre
janvier et avril 2021 et entre 5000 FCFA et 6000 FCFA pendant la période de rationnement de
léélectricité, est vendu aujourdéhui entre 4200 FCFA et 4500 FCFA, presquéau prix de décembre 2020.

Au regard de ce diagnostic du Ministre, on constate três clairement une hausse des prix, même si par moment le ministre tempêre et signale des replis mais qui ne sont jamais plus bas que les prix les plus bas cités. Face à  cette situation três grave déamenuisement de leur
pouvoir déachat déjà  érodé par les licenciements techniques causés par les effets de la COVID-19, le peuple a raison de crier sa colêre et déattendre des solutions innovantes de la part du gouvernement.

II/ Les solutions du gouvernement

Le Ministre accuse déabord le rationnement des entreprises en électricité, le décalage de la saison des pluies et le contexte international comme étant les causes de la hausse des prix.
Ensuite, le Ministre baisse les bras en indiquant que la détermination des prix relêve du marché selon la loi de léoffre et de la demande et du jeu de la concurrence. La mission du
Gouvernement est déassurer la surveillance du marché et déencadrer les prix en cas de dysfonctionnements du marché et de pratiques spéculatives avérées.

Ayant constaté son impuissance à  régler cette lancinante question de baisse du pouvoir déachat, le gouvernement, par la voix du ministre, séen remet à  la concertation avec les acteurs concernés . Céest-à -dire à  ceux-là  même qui sont responsables de l’augmentation des prix.

Finalement, sans solutions, le Ministre invite quand même à  léoptimisme en invoquant la fin du délestage qui viendrait faciliter léapprovisionnement des marchés.

Ici comme lors de la crise de léélectricité, le gouvernement fait montre de sa difficulté à  anticiper.

III/Analyse et propositions du FPI

La crise de la COVID-19 a amené les gouvernements, aux quatre coins du monde, y compris celui de la Câte déIvoire, à  prendre des décisions draconiennes induites par léurgence médicale.

Ces mesures ont fortement perturbé le bon fonctionnement de lééconomie. En Câte déIvoire, les mesures de fermeture des lieux publics ainsi que la césure d’Abidjan, lieu névralgique de lééconomie nationale du reste du pays ont fortement déréglé les chaines de valeur de presque
tous les secteurs économiques. Ceci est déautant plus vrai que le taux de croissance économique du pays en 2020 est estimé à  1,8% contre 6,7% léannée précédente.

Au cours de léannée 2021, le délestage de la fourniture déélectricité est venu plomber les performances des entreprises. Par ailleurs, nous avons tous constaté que les mois
traditionnels de la saison des pluies, notamment mai et juin, néont pas donné la pluviométrie requise pour une agriculture encore dépendante de la saisonnalité.

Tous ces éléments concourent à  une baisse prévisible de la production et donc de léamenuisement de léoffre.

Par conséquent, la pression à  la hausse sur les prix était inévitable.

Devant cette situation, le gouvernement aurait dà faire les deux choses suivantes:
(1) Prendre sa part de sacrifice avec une réduction des taxes indirectes, notamment, la TVA, les patentes et autres taxes sur la production et léimportation. En effet, toutes ces
taxes concourent à  la formation du prix final payé par le consommateur.

(2) Ayant fait sa part, le gouvernement aurait été plus crédible pour exiger un encadrement três précis des prix aux entreprises.
Devant un problême déune telle envergure, botter en touche néest pas une solution et conduit seulement à  séinquiéter davantage sur le sérieux mis pour appréhender les défis de la nation. Si la cherté de la vie était déjà  un problême structurel de lééconomie ivoirienne, la conjoncture dans laquelle nous vivons vient exacerber ce phénomêne et nécessite une agilité de tous les instants. Nous invitons par conséquent, le gouvernement à  prendre les mesures nécessaires pour redonner leur dignité aux ivoiriens qui souffrent.

Fait à  Abidjan le 25 juillet 2021

Le Secrétaire Général et porte-parole du FPI

Issiaka Sangaré

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