lundi 16 août 2021 par Le Nouveau Réveil

Dans le cadre de la célébration de ses 40 ans de sacerdoce-Noces d'émeraude), Mgr Marie-Daniel Dadiet, Archevêque émérite de Korhogo, a appelé avec insistance les Ivoiriens et tous les leaders politiques à  l'union et la paix. Dans cette interview, le prélat exhorte les Ivoiriens à  suivre le chemin indiqué par les présidents Ouattara et Gbagbo, par leur rencontre du 27 juillet 2021.

Dans votre programme des festivités marquant vos 40 ans de sacerdoce, vous avez célébré une messe spéciale pour la paix et la cohésion sociale en Câte d'Ivoire. Qu'est-ce qui a motivé cette initiative ?

Ma motivation est que quand j'étais en fonction à  Korhogo, au sein de la Conférence épiscopale, j'ai animé plus de 3 Commissions épiscopales. La Commission Communication, la Commission du dialogue inter-religieux et la Commission justice et paix, chargée de Relations avec les Institutions de l'Etat. Ayant travaillé dans cette zone de guerre lors de la rébellion de 2002, Dieu m'a fait cette gràce de sillonner toute la Câte d'Ivoire pour prêcher la paix, la réconciliation et l'entente. Prêcher le Dieu qui rassemble, parce que notre Dieu n'est pas catholique, n'est pas Assemblée de Dieu, n'est pas chrétien céleste. Nous sommes ses enfants et c'est nous qui avons choisi nos différentes Eglises. Mais lui, il nous veut un. Il veut qu'on soit ensemble. Alors à  chaque fois que j'ai une cérémonie, un anniversaire sacerdotal ou épiscopal, dans les activités, on a toujours prévu des prières pour la paix, la réconciliation pour l'union entre les différents religieux en Câte d'Ivoire et voilà  qu'il n'y a pas longtemps précisément, le 27 juillet 2021, le monde entier a vu la rencontre historique du président Alassane Ouattara et de son jeune frère Laurent Gbagbo. On peut être en palabre, mais à  un moment donné, il faut faire la paix comme le livre Ecclésiaste le dit : ''Il n'y a un temps pour pleurer et un temps pour rire, un temps pour semer, un temps pour récolter''. Un temps pour faire la guerre, un temps pour faire la paix''. Il y avait un désaccord, il y a eu des situations. Gràce aux prières des uns et des autres, les deux frères se sont retrouvés. C'est une invitation adressée à  tous les Ivoiriens. Quelle est cette invitation ? Si les ennemis d'hier deviennent amis aujourd'hui ou ont pris le chemin de la réconciliation et de la paix, cela voudrait dire que les Ivoiriens sont invités à  suivre le chemin qu'ils ont tracé depuis le 27 juillet 2021. Il faut arrêter tous les petits commentaires qui disent : Il ne fallait pas qu'il fasse cela pourquoi Gbagbo a accepté de faire la paix avec Alassane ? Pourquoi Alassane a tendu la main à  Gbagbo ? Pourquoi Gbagbo a répondu à  la main tendue d'Alassane Ouattara ? . Je pense qu'il faut arrêter ça. Ce qui doit nous animer aujourd'hui, c'est la Câte d'Ivoire de demain. La Câte d'Ivoire doit être une Câte d'Ivoire o๠il fait faire bon vivre. Cela voudrait dire qu'il y a l'entente, la fraternité, l'amour sincère et l'amour vrai.

 

Quel commentaire faites-vous de cette rencontre ?

Je dis, dans un premier temps, il faut que la Câte d'Ivoire soit un pays de paix. Les deux leaders ont donné un signal fort. Nous sommes invités à  les suivre.

 

Quel appel avez-vous à  lancer aux Ivoiriens ?

Je voudrais remercier tous les bienfaiteurs des prêtres, les religieux et religieuses, parce que le prêtre n'a pas de salaire. Nous vivons gràce aux soutiens des bienfaiteurs. Si nous n'avons pas de bienfaiteurs, c'est sàr que notre pastoral va foirer. Merci à  tous ceux qui soutiennent les hommes de Dieu qu'on soit catholique, qu'on soit prêtre, qu'on soit imam, qu'on soit pasteur. Nous sommes tous dans le champ du Seigneur. Donc je dis merci à  tous ceux-là . Et qu'on ne regrette jamais d'avoir fait du bien à  un prêtre, à  un imam, à  un pasteur.

Interview réalisée à  Divo par SERGE AMANY

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