mercredi 13 octobre 2021 par Le Nouveau Réveil

Après sa brillante intervention au cours du panel, qui avait pour thème "Le Sud-Comoé: De la résilience agricole et halieutique à  l'opportunité industrielle", lors des JNCE à  Aboisso, M. Coulibaly Minayaha, directeur de cabinet, représentant le ministre de l'Agriculture et du développement rural, s'est prêté à  nos questions.

Parlant de potentialités halieutiques, comment deviennent-elles justement de potentiel industriel ?

Avant de parler de transformation et d'industrie, il faut partir de la production de masse. C'est elle qui permet de garantir l'approvisionnement et le fonctionnement bancable de l'unité de transformation industrielle. Pour avoir une production de masse, il faut pouvoir s'organiser. Il faut être motivé, avoir la volonté, être disponible et la force de travail. C'est pourquoi, au niveau de la loi d'orientation agricole, nous avons anobli cette fonction en agriculteur et exploitant agricole. L'agriculteur étant celui qui s'est concentré sur une seule spéculation et l'exploitant agricole, celui qui a au moins deux spéculations. A partir de ce moment, il devient un véritable maillon de la chaîne économique. Notre cri du cÅur est de faire en sorte que quand on parle de PME, il faut déjà  commencer par le niveau de la chaîne économique. Puisqu'à  l'intérieur de la chaîne, il y a le secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire. Mais très souvent quand on parle de PME, on se limite au secteur secondaire et on occulte le secteur primaire. Alors que les premiers privés, ce sont les exploitants agricoles et les agriculteurs, soit individuellement, soit regroupés en société coopérative, soit en interprofession.

Quelle est la stratégie pour que les différents pâles économiques de notre pays deviennent des identités industrielles?

Nos aînés ont quand-même conçu l'agriculture de leur époque. Et avec la concurrence et la compétitivité, le monde est devenu un village planétaire. Donc, il faut s'insérer. La nouvelle approche de l'agriculture, c'est de penser aux agropâles. Un agropâle est une zone géographique agroécologique, o๠il y a une certaine homogénéité au niveau des sols, de la climatologie, de la pluviométrie etc. dans laquelle on trouve tous les aspects : la production agricole, la transformation primaire, secondaire ou tertiaire pour arriver jusqu'à  la consommation finale. Et aussi des activités des infrastructures d'accompagnement que sont les barrages, les formations, la santé etc. Ce sont, en fait, des unités intégrées. Cette approche transversale mobilise toutes les énergies des secteurs d'activités. C'est en cela que les pâles agro-industriels sont intéressants. Le premier, c'est celui qui est en exécution à  Yamoussoukro, le second sera dans la région du Nord et le troisième dans le Sud-comoé. Tout cela rentre dans le programme agricole de deuxième génération. Que ce soit pour la première génération ou la seconde, l'approche est que, 60% des investissements réalisés sont réservés au privé. Donc, le volet partenariat public-privé(pop)est beaucoup développé. De sorte que le développement de la région se fait en comptant d'abord sur les forces vives de la région, de leur intelligence, de leurs moyens humains et les financiers, qui vont suivre et la technologie. De manière qu'à  partir de la production de masse, les unités de masse, qui vont être créées, n'aient pas de problèmes d'approvisionnement.

Propos recueillis par FRANCK DESTINEE

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