mercredi 6 septembre 2023 par Abidjan.net

Le gouverneur de la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), Jean-Claude Kassi Brou a expliqué, les raisons qui ont amené le Comité de politique monétaire à relever de 25 points ses taux directeurs qui passent ainsi de 3,00 à 3,25 %.


"C'est vraiment compte tenu des facteurs de risques qui se dessinent que le Comité de politique monétaire a décidé de prendre la mesure d'ajustement du taux directeur", a déclaré Jean-Claude Kassi Brou, le mercredi 6 septembre 2023 à l'occasion d'un point de presse au siège de la BCEAO, à Dakar, à l'issue de la troisième réunion ordinaire du Comité de politique monétaire.


Devant les journalistes, le Gouverneur de la BCEAO a, dans le sillage de cette annoncé, détaillé les motivations du relèvement des taux directeurs de la Banque Centrale fondées sur trois raisons essentielles.


"Oui, l'inflation a baissé puis que nous sommes passés de 5,8 % au premier trimestre, à 4 % au deuxième trimestre de l'année 2023. Mais nous ne sommes pas encore dans la cible que nous avons comme objectif pour l'inflation dans l'Union. Notre cible se situe dans une fourchette de 1 à 3 %. Donc nous n'y sommes pas encore. Ensuite, il y a des risques importants de hausse de l'inflation puisqu'il y a des augmentations, notamment au niveau international sur les prix des produits pétroliers qu'on a observé récemment. (...) Du fait que nous ne soyons pas encore au point où nous voulons arriver et compte tenu de ces éléments de risques qui sont là, il était important de prendre ces évolutions en considération", a expliqué le gouverneur de la BCEAO, Jean-Claude Kassi Brou.


La deuxième raison évoquée pour expliquer la hausse du principal taux directeur de la BCEAO de 25 points est relative à la situation socio-politique et les risques qu'elle fait peser sur la production dans l'Union. "La deuxième raison, c'est que nous avons des risques importants dans l'Union : des risques socio-politiques, des risques de sécurité dans la région. Ces risques peuvent avoir un impact sur la production, notamment dans les zones de production céréalières dans certains pays. Ces risques impactent directement l'inflation, notamment les prix des produits vivriers. C'est le deuxième facteur de risque", a analysé Jean-Claude Kassi Brou, par ailleurs président du Comité de politique monétaire.


La troisième justification à cette mesure concerne l'évolution des prix à l'international où l'inflation reste relevée. "Toutes les banques centrales continuent le durcissement de leur politique monétaire. Ça entraîne des difficultés pour la mobilisation des ressources extérieures et ces mobilisations des ressources extérieures qui sont moindres (...) peuvent à terme avoir un impact sur la croissance, l'emploi et l'inflation. (...) Le Comité de politique monétaire a estimé qu'il était nécessaire de prévenir la concrétisation de manière complète de tous ces risques sur nos objectifs et a décidé de relever très légèrement le taux directeur de la Banque Centrale à 3,25 % qui reste dans la sous-région, pratiquement le taux directeur le plus faible", a indiqué le gouverneur Kassi Brou.


La décision de procéder à un relèvement des taux directeurs de la BCEAO n'enlève en rien les bons chiffres réalisés ou projetés pour cette année 2023.


La croissance est restée soutenue en 2023 dans l'UEMOA. "Elle devrait se situer autour de 5,6 %, c'est quand même un niveau confortable", a-t-il noté.


Makhtar C.

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