vendredi 26 mars 2010 par Le Mandat

Ces dernières années, tous ceux qui, en Côte d'Ivoire, portent des noms à consonance nordique, sont confrontés à des problèmes d'identité. La situation de ceux-ci s'est aggravée juste après l'enrôlement pour l'établissement de la liste électorale. La plupart d'entre eux sont accusés d'être des étrangers. Et pourtant

En Côte d'Ivoire, porter les noms Ouattara, Koné, Bamba, pose un véritable problème. Depuis que l'enrôlement pour la confection de la liste électorale a été fait, une véritable chasse aux sorcières est engagée contre tous ceux qui portent des noms malinkés. Ils sont pour la plupart taxés sans preuve, d'être des étrangers venus de la sous-région ouest-africaine, notamment du Mali, du Burkina-Faso et de la Guinée. A cause de ces personnes, le débat sur le contentieux électoral s'est amplifié. Le camp présidentiel a procédé à des dénonciations arbitraires pour faire rayer des noms sur la liste électorale provisoire. Certaines personnes ont même été arrêtées, puis emprisonnées à cause de leur nom. Ces personnes ont constitué un véritable blocage au processus électoral parce que, à cause d'elles, le camp présidentiel exige un ?'dépoussiérage'' de la liste électorale provisoire. Avoir un nom comme Mamourou, Inza, Karamoko ou encore, Drissa n'est pas chose facile sous la refondation de Laurent Gbagbo. Les Forces de l'ordre qui regroupent la police et la gendarmerie, sont sans pitié pour les nordistes. Ils seraient victimes de toutes sortes de rackettes et de sévices, même avec en leur possession, leur carte nationale d'identité ou une toute autre pièce d'état civil permettant de les identifier. La vrai raison du calvaire de la population du nord de la Côte d'Ivoire est que le camp présidentiel accuse ces peuples d'être à la solde de l'opposition, surtout, en majorité, dans le parti proche du docteur Alassane Dramane Ouattara, le Rassemblement Des Républicains (Rdr). Pour masquer sa haine contre ces peuples, les refondateurs ont procédé à un recrutement de cadres du Nord. Ainsi, Koné Dossongui, Drissa Dagnogo, Inza Diaby, Issa Malick Coulibaly, CoulibalyDoulaye, Yéo Adama, Laurent Donan Fologo, Amara Karamoko ont été contraints, sous l'effet du pouvoir de l'argent, de rejoindre le président de l'Assemblée national, Mamadou Coulibaly, Aboudrame Sangaré, Koné Dramane dans le camp présidentiel. Malheureusement, cela ne suffit pas aux extrémistes du Front populaire ivoirien (Fpi) qui ont une haine viscérale contre les noms du nord. Pour régler ce véritable problème d'identité qui, très souvent, tourne au drame et envenime la l'atmosphère politique ivoirienne, faut-il pas organiser un débat national sur les noms malinké ?

Etienne Lemistick
etienneatta@yahoo.fr

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