lundi 7 juin 2010 par Le Mandat

Le financement bancaire de l'économie dans l'Uemoa ne dépasse pas 20 %. Alors que dans des pays comme le Maroc ou l'Ile Maurice, le taux est supérieur à 70 %, selon le gouverneur de la Bceao, Philippe-Henry Dacoury-Tabley.

Malgré les réformes entamées depuis les années 90, le financement des économies de l'Uemoa (Union Economique et Monétaire Ouest-africaine) reste très faible par rapport aux autres pays de l'Afrique. Selon le Gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest, le système financier de l'Union est fortement dominé par le secteur bancaire. Il a relevé avec force, la faiblesse du financement bancaire dans l'économie ouest africaine. Dans le contexte de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), le mécanisme de transmission des impulsions de politique monétaire au secteur réel, via le comportement des banques, dépend fondamentalement de la sensibilité des paramètres de l'offre de crédit aux instruments de régulation indirects mis en ?uvre par la Banque centrale. Dans notre zone, le financement bancaire ne connaît pas une progression satisfaisante , a souligné le gouverneur Philippe-Henri Dacoury-Tabley. S'exprimant lors du 5e colloque Bceao-Universités et Centres de recherche organisé récemment, à Dakar sur le thème : Quel secteur bancaire pour le financement des économies de l'Uemoa , il n'a pas manqué d'étayer ses propos avec quelques chiffres à l'appui. En effet, le taux de financement bancaire de l'économie dans l'Union reste en dessous de 20 %, contre un taux supérieur à 70 % pour des pays tels que la Tunisie, le Cap-Vert, le Maroc, ou l'Ile Maurice. L'Uemoa reste loin derrière ces pays en ce qui concerne les crédits à l'économie sur Pib. Au moment où la zone monétaire enregistre 19%, ces pays cités ont des taux largement supérieurs avec 145% pour l'Afrique du Sud, a-t-il soutenu. Le gouverneur de la Banque centrale a, cependant, noté une importante marge de progression du niveau d'intermédiation bancaire dans l'Union. Au regard surtout de la liquidité appréciable enregistrée dans le système pris globalement. Il a, toutefois, rappelé les problèmes d'asymétrie d'information, d'absence ou d'insuffisance des garanties qui sont bien connues. Mais, pour lui, ces questions devraient, en principe, être moins prégnantes dans le cadre des relations interbancaires. Ce qui n'est pas le cas pour lui. Le constat est fait que le marché interbancaire lui-même n'est pas suffisamment dynamique ; ce qui peut amener à se demander si, à un certain point, l'aversion au risque n'est pas excessive , a-t-il dit. Par ailleurs, il n'a pas passé sous silence la marge trop importante qui persiste entre les taux du marché monétaire et les taux moyens appliqués à la clientèle. Il en est de même entre les taux débiteurs et les taux créditeurs offerts par les banques. Dans plusieurs pays de l'Union, le taux débiteur moyen appliqué aux crédits de trésorerie, qui par définition sont à court terme, dépasse 12 % , a-t-il cité en guise d'exemple. Aussi, M. Dacoury-Tabley a-t-il invité les acteurs du monde de la finance, à s'interroger sur les causes qui limitent la répercussion des impulsions de politique monétaire sur les conditions du financement bancaire et sur les solutions qui pourraient y être apportées. Il attend d'eux des réponses sur la manière de renforcer la solidité et l'efficience des établissements de crédit de l'Union. Ainsi que la manière de rendre les services financiers plus accessibles pour les ménages et les entreprises, à un coût acceptable.
Euphrate. D

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