mercredi 28 juillet 2010 par Le Mandat

Un grand vent de malaise souffle depuis quelques temps dans différents partis politiques en Côte d'Ivoire, au moment où des élections susceptibles de sortir ce pays d'une crise, sont vivement attendues. La course au pouvoir amène ces partis politiques à se livrer une guerre sans merci. Et chacun y va selon ses moyens. Les détenteurs du pouvoir d'Etat, eux, ne semblent pas avoir cherché loin une stratégie. En effet, le camp présidentiel, conscient de son incapacité à convaincre par son bilan à la tête de l'Etat et du fait de son impopularité, a décidé de donner dans l'achat de conscience. C'est-à-dire, déstabiliser ses adversaires politiques en débauchant en leur sein, des militants en leur proposant en retour une mise à l'abri du besoin. Le moins qu'on puisse dire, nombre de personnes et non des moindres, n'ont pas résisté aux billets de banque brandis par la refondation. Dans ce cas-là, pour certains, la dignité n'a plus aucun sens et la seule conviction qui vaille, c'est celle de s'en mettre plein les poches. La première victime de cette stratégie frontiste est le Pdci-rda. L'ex-secrétaire général du Pdci, qui a même assuré l'intérim du président du parti à un moment donné, flirte aujourd'hui avec le parti au pouvoir. Nommé président du Conseil Economique et Social, il a vite fait de s'ériger en défenseur du numéro 1 ivoirien. Avec lui, il faut compter le ministre Gnamien Yao, le gouverneur N'Dri Apollinaire, Bro Grébgé, Lagou Henriette, Anoï Castro, Watchard Kédjébo pour ne citer que ceux-là, qui ont fait le choix de la politique estomacale. L'Udpci, parti fondé par feu le Général Robert Guéi, n'a non plus pas été épargné par la proposition indécente d'un Fpi déjà agonisant. Blon Blaise, l'un des fondateurs de l'Udpci, Jean Gnédéa, Bleu Lainé, Kahé Eric, Danielle Boni Claverie, Paul Akoto Yao et Kplo Henrou, défenseur du parti arc-en-ciel devant l'éternel, n'ont pas résisté longtemps à la politique du Fpi. Le Rdr du président Alassane Ouarrata a vu également ses militants claquer la porte à l'invitation des frontistes. On peut citer Zémogo Fofana, Georges Koffi, Jean Jacques Béchio, Ali Kéita etc . Pareil pour le Mfa où Mme Amza Bamba, Stéphane Kipré et Kpanhi Siméon ont mordu à l'hameçon. Le PTI du Pr Francis Wodié n'est pas en reste. Il a également perdu des hommes comme Kapran Appiah, Atteby Williams et Yapi Yapo qui ont préféré sécher leurs habits là où le soleil brille. Ainsi, a décidé de procéder le camp présidentiel pour espérer remporter les élections. Car en vérité, Laurent Gbagbo et ses camarades n'ont pas de bilan à présenter aux Ivoiriens, encore moins des propositions à faire pour sortir ce pays de cette impasse. Les 10 ans de la refondation à la tête de ce pays sont marqués par un échec cuisant. Est-ce que cette politique va être profitable au Fpi ? Car, il est évident que ceux qui crient leur soutien à Laurent Gbagbo ne le font pas par conviction. Donc à tout moment, ils peuvent lui faire faux bond. Comme pour dire que cela ne garantit aucunement une victoire des frontistes aux élections présidentielles. Surtout que ceux qui sont partis représentent une goutte d'eau dans la mer.

Lance Touré

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