mercredi 28 juillet 2010 par Le Mandat

L'école ivoirienne est malade depuis une dizaine d'années. Ce mal est lié à plusieurs facteurs que nous nous efforcerons de dépeindre dans une série d'articles dont nous vous proposons la premières partie aujourd'hui.

Si l'on définit l'éducation comme la mise en ?uvre des moyens propres à assurer la formation et le d'veloppement d'un être humain, il nous est alors permis d'avancer que, depuis un certain temps,l'Etat, ivoirien a commencé à faillir à son devoir. Et pour cause, la formation et le développement d'un être humain ne concernent pas seulement son instruction. L'instruction qui se définit comme le savoir, la connaissance livresque .Et là encore, le système éducatif ivoirien a depuis longtemps relégué l'instruction ou l'éducation civique des futurs citoyens à l?arrière-plan de ses préocupations, en ne privilégiant que les disciplines inscrites aux différents examens de fin d'année scolaire. A telle enseigne que l'instruction ou l'éducation civique est devenue le cadet des préocupations des enseignants. Les préceptes moraux destinés à la formation des futurs citoyens, les connaissances et la pratique des usages de la société, la simple politesse et le savoir-vivre, n'ont plus droit de cité dans notre système éducatif. Même les écoles confessionnelles, puisqu'elles reçoivent desormais, des écoliers et des élèves de tous les bords, mettent un point d'honneur à dispenser des cours purement laïcs.


Système défaillant

Là où notre système montre toute sa défaillance, c'est d'abord dans son incapacité à procéder à une réelle reforme de son enseignement, de sorte qu'il réponde aux exigences de la socité nouvelle. C'est ensuite, l'inadéquation formation-emploi. Autrement dit, le système de recrutement des enseignants même, basé sur la corruption, les accointances ethno-politiques, fausse dans une grande mesure, les fondements du système éducatif. On ne tien tplus compte du savoir des futurs enseignants.Ils ne disposent même plus du minimum de savoir qu'ils doivent transmettre aux apprenants qui leur sont confiés. En outre, le savoir- faire, ici, c'est-à dire la science de, l'éducation des enfants, les methodes d'enseignement, leur font cruellement défaut. En somme, les cours normaux sont supprimés ; l'école normale supérieure existant parallèlement aux cafop, ces établissements désormais assujettis aux normes de recrutement à la fonction publique avec pour premier critère, le déboursement d'espèces sonnantes et trébuchantes, il va sans dire que les prémiers méritants sont souvent recalés au profit d'une bande de vauriens dont le seul mérite est d'avoir des parents qui paient rubis sur ongles.


La responsabilité du pouvoir

En somme, dans cette première partie de notre analyse, nous nous bornons à faire ressortir la responsabilité du pouvoir public qui, en dépit de l'avènement de l'informatique, ne peut établir des statistiques fiables pour dégager clairement les besoins de l'Etat en terme de personnel enseignant ; reformer l'enseignement pour l'ajuster à l'évolution de la société moderne ; former de futurs enseignants dans des établissements spécialisés et faire en sorte que l'éducation ne soit pas l'accumulation d'un fatras de connaissances éparses. Mais plutôt, des connaissances bien solides, bien ordonnées, transmises conformément à un procédé qui tienne compte de la mutation en cours de la société moderne, qui sucscite à la fois, le goût de l'effort, l'amour du travail bien fait, la conscience professionnelle, le tout aboutissant au civisme, au nationalisme. Négliger un seul aspect de l'éducation, c'est vouer son action à l'échec car, la science sans conscience, n'est que ruine de l'âme.

Bonoua Kodjo Blaise
(Correspondance particulière)

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