jeudi 29 juillet 2010 par Le Mandat

Soumah Yady sort de sa réserve : Nous sommes dans un pays où des potentats font ce qu'ils veulent

Dans le cadre de ses activités, le mouvement des intercesseurs pour la Côte d'Ivoire (Ipci) a convié la presse à une conférence hier, à son siège à Cocody-Angré. A cette rencontre, le président dudit mouvement a donné sa position sur des points saillants de l'actualité sociopolitique. Au menu de cette rencontre, l'incarcération des journalistes pour vol de documents, l'affaire Tagro et en dernier point, les résultats du Bac 2010.



L'incarcération des journalistes

Sur ce volet, M. Soumah Yady s'est dit satisfait de leur libération en dépit des peines complémentaires. Il a déploré certains faits dans la conduite de cette affaire. Quand on est responsable de quelque chose dont on a la protection, qui nous échappe pour se retrouver sur la place publique, on doit d'abord se remettre en cause. C'est cela la responsabilité. La déontologie impose aux journalistes de ne pas livrer leur source. Mais en face, il y a la raison d'Etat. Si on reconnaît au journaliste son métier d'intérêt public, il faut concéder son champ d'action a recommandé le conférencier. Qui indique que nous sommes dans un pays où des potentats font ce qu'ils veulent. Dans l'affaire Béhenzin, nous avons-nous aussi déposé une plainte ; mais depuis 3 ans, rien n'a bougé. C'est un cas similaire. Il faut reconnaître sa part de responsabilité : regretter ce qui est arrivé par le dysfonctionnement du Parquet, s'excuser ou demander pardon voudrait-il signifier.


Affaire Tagro

Pour M. Soumah Yady, les policiers étant des éléments essentiels dans un Etat, entendre parler de leur mode de recrutement sur la base tribale, est inquiétant. Une préoccupation qui, pour le conférencier, ne taraude même pas l'esprit de nos leaders politiques, car ils auraient dû saisir l'occasion pour marquer le coup . Et celui-ci de douter du rapport qui disculpe Désiré Tagro. Quand on a constaté les résultats de l'enquête avec son orientation, il y a lieu de s'interroger. S'il n'y avait rien à cacher, pourquoi cette fronde à l'Assemblée nationale ? Pourquoi dans son intervention sur cette affaire Tagro, Blé Goudé parle de secret qu'il ne fallait pas dénoncer. C'est de l'injustice a condamné notre interlocuteur.


Les résultats du Bac 2010

Sur ce chapitre, M. Soumah pour qui l'éducation est faite par l'homme et la qualité de l'homme, s'est insurgé contre les félicitations adressées au ministre de l'Education nationale M Gilbert Bleu Lainé. Surtout, au regard du résultat catastrophique (24,22%) au Bac. La Côte d'Ivoire connaît cette pauvreté qui s'accroît. Seule la grâce de Dieu permet de payer le salaire des fonctionnaires. Aussi, faut-il faire de la formation le crédo. Or l'école, ce creuset bat de l'aile. C'est le résultat de la démission de l'Etat. Quelle relève après les efforts d'Houphouët-Boigny dans la formation de tous les cadres d'aujourd'hui ? S'est-il interrogé Il y a la fraude avec l'opération hibou, 60% des admis du centre de Bouaké viennent du repêchage. En terme de note, le ministre a 5/20. On ne peut pas féliciter quelqu'un avec ce résultat inconcevable. Le faire, c'est donner une prime à la médiocrité. Cela est sympathique au manque de vision de nos dirigeants a-t-il dit. Pour M. Soumah, le défilé des pays africains le 14 juillet est un piège politico-mystique. Il s'agit du débat de l'asservissement de 5 ans. Pour terminer, ce professeur retraité a déclaré que le trône de Dieu repose sur la justice. Dieu demande des hommes justes pour diriger les nations . Or en Côte d'Ivoire, l'injustice a pris le pas sur tout. Aussi, a-t-il recommandé à chacun d'épouser la voie de Dieu pour sortir de l'ornière.

K. Zéguédoua Tano

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