vendredi 20 août 2010 par Le Mandat

La CEI vient d'annoncer le premier tour de l'élection présidentielle pour le 31 octobre 2010. Cette date est un tournant décisif et le dernier virage pour le président Laurent Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro. Pour le Président Laurent Gbagbo, il faut absolument que les élections se tiennent à cette date constitutionnelle du 31 octobre. Quand celui-ci accédait à la tête de la Côte d'Ivoire de manière calamiteuse en 2000, c'était disait-il dans l'ultime but de donner un coup de fouet à la démocratie et favoriser un développement durable et global du pays. A l'occasion de la prestation de serment, Laurent Gbagbo avait promis le respect et la défense de la constitution de la Côte d'ivoire comme base de toute action politique. Mais curieusement, depuis que l'époux d'Ehivet s'est installé dans le fauteuil présidentiel, il a affecté aux oubliettes, l'application scrupuleuse de la loi fondamentale de la Côte d'Ivoire. Donnant raison à tous ceux qui affirmaient que le tapis rouge rend amnésique. Elu pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois, conformément aux dispositions constitutionnelles, Laurent Gbagbo a réussi à s'offrir un autre mandat de cinq ans, cette fois sans élection. Le sacro saint droit de vote du peuple lui a été renié par Laurent Gbagbo et ses partisans, en flagrante violation des dispositions de la constitution qu'il a pourtant juré de respecter lors de la prestation de serment. Depuis cinq ans, Gbagbo Laurent et ses amis gouvernent le pays sans être le choix des Ivoiriens. Le fallacieux prétexte d'une guerre qui n'a duré que quelques semaines est brandi pour justifier leur présence illégale à la tête du pays. S'il n'y a pas d'élections en octobre, en novembre Gbagbo en sera à son troisième mandat. Ce qui est constitutionnellement inadmissible. Les dangers auxquels le chef de l'Etat s'expose, c'est que, le peuple se sentant abusé, peut se révolter pour chasser les refondateurs du pouvoir. Cette situation pouvant éventuellement engendrer des troubles, il est aussi à craindre que l'Armée en profite pour s'emparer du pouvoir. Ce qui signifie que Laurent Gbagbo a intérêt à tout mettre en ?uvre afin que les élections se tiennent absolument le 31 octobre 2010. Dans le cas contraire, le chef de l'Etat pourrait s'exposer à la vindicte populaire. Quant au premier ministre Guillaume Soro, il est condamné à mettre tout en ?uvre pour que la date du 31 octobre soit tenue. Parce que les Ivoiriens, dans leur grande majorité, ont totalement perdu confiance en lui. Quand en mars 2007, à la suite de la signature de l'accord politique de Ouagadougou, Soro Guillaume prenait la tête de la Primature ivoirienne, il s'était assigné pour mission d'organiser les élections en dix (10) mois. Trois ans après, le constat est triste et amer à la fois. De tergiversation en tergiversation, la Côte d'Ivoire demeure dans l'incertitude des élections. Pendant que la tenue des élections maintient les Ivoiriens dans une extrême pauvreté, Soro Guillaume et son ?' vieux père'' se partagent tranquillement les ?'sous'' du pays. Le contrat semble si juteux que ni l'un, ni l'autre, ne veut songer aux élections. S'il n'y a pas d'élection à la date du 31 octobre 2010, Soro sera blâmé et disqualifié. Pire, il risque sa peau. Aucun de ses proches collaborateurs ne pourra non plus, songer à lui succéder, l'échec ayant été collectif. Voilà donc les dangers auxquels Gbagbo et Soro s'exposent si la date du 31 octobre n'est pas tenue.

Rodolphe Flaha

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