mercredi 25 août 2010 par Le Mandat

Le vendredi dernier, le chef de l'Etat, M. Laurent Gbagbo, à la suprise générale, a fait irruption à la Mosquée de la Riviera Golf à Cocody. Qu'allait-il faire là, à 19 h00, l'heure de la prière après la rupture du jeûne musulman ? Violente question, étant donné que même, s'il y a des Koudou musulmans, jusqu'à preuve du contraire, notre très cher chef de l'Etat, n'a pas officiellement annoncé sa conversion à la religion musulmane ; Il est aussi vrai que l'une de ses épouses, Dame Nady Bamba est certes musulmane, mais cela ne confère pas à son mari le droit de s'inviter dans une Mosquée, en tant que non musulman, en plein moment de communion avec Allah , nous a confié dans l'anonymat, un interlocuteur musulman très remonté, au téléphone. Il est aussi évident que nous sommes dans un pays laïc. Mais cela ne donne pas non plus droit de profaner les usages religieux. Cette visite inopinée de M. Gbagbo à la Mosquée de la Riviera Golf, le vendredi dernier, si elle a été suscitée par ses conseillers, soient-ils musulmans, ne peut être qualifiée que de mauvaise initiative. Car si M. Gbagbo n'était pas un président-candidat à la prochaine élection présidentielle dont le premier tour est fixé au 31 octobre prochain, cela aurait valu son pesant d'or. Parce que cette initiative serait perçue comme un franc soutien du chef de l'Etat aux musulmans, au cours de cette période d'observation du 3ème pilier de la religion musulmane. Malheureusement, M. Gbagbo est le candidat d'une certaine majorité présidentielle. Il est donc évident que son passage en cette période, en tant que non musulman, communément appelé ?'cafri'', à la Mosquée de la Riviera, ne peut être perçu que comme action à but politique par l'observateur lambda. Pire, toujours selon les nombreux coups de fil que nous avons reçus, cette visite de l'époux de Simone Gbagbo à la Mosquée de la Riviera Golfe le vendredi dernie, participe de la volonté de ce dernier de vouloir politiser le jeûne musulman. Si M. Gbagbo n'est pas musulman, qu'il arrête de jouer avec la religion musulmane , a indiqué un autre intervenant. Par ailleurs, il n'a pas manqué d'ajouter que pendant qu'il donne instructions à ses sbires de radier les noms musulmans de la liste électorale provisoire la nuit, le jour, il joue à l'ami des musulmans. Vrai ou faux ? Dans tous les cas, cette visite du chef de l'Etat à la Mosquée de la Riviera Golfe restera gravée dans les mémoires collectives comme une tentative de politisation du troisième pilier de la religion musulmane.

Laure Gozo

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