vendredi 24 décembre 2010 par Le Mandat

Le Premier ministre Guillaume Soro a réaffirmé son appel à la communauté internationale d'user de la force pour faire partir Gbagbo du pouvoir. Interrogé par Rfi, le Premier ministre a affirmé que Gbagbo se cache derrière les chars de l'armée pour autoproclamer sa majorité.
Monsieur le Premier ministre Guillaume Soro, bonjour ! Laurent Gbagbo lors d'une allocution télévisée a proposé un dialogue à Alassane Ouattara, que répondez-vous ?
Le postulat de monsieur Laurent Gbagbo est faux. Monsieur Gbagbo n'est plus président de la République de Côte d'Ivoire. Monsieur Gbagbo a été battu à l'élection présidentielle du 28 novembre 2010. Partant de là, monsieur Gbagbo n'a plus rien à dire. Quand on ajoute à ce faux postulat, les tueries, les massacres de populations innocentes dans les quartiers c'est dommage ! Des tueries à caractère ethnique où des populations sont extirpées de leurs domiciles. Ce que la Côte d'Ivoire profonde attend de monsieur Gbagbo, c'est qu'il parte du pouvoir.

Etes- vous prêt à dialoguer avec lui ?
Je vous le répète qu'on ne peut pas dialogue avec quelqu'un qui face à des populations civiles aux mains nues, sort des chars. Autant l'Europe n'a pas discuté avec Hitlaire, les Ivoiriens ne peuvent pas discuter avec un dictateur. Nous ne voulons pas venir dans les détails du discours, nous disons que monsieur Gbagbo doit quitter le pouvoir.

L'idée d'un comité d'expert dirigé par l'Union Africaine n'est pas acceptable pour vous ?
Il n'en n'est pas question. Le même Gbagbo Laurent qui demande aux jeunes patriotes de chasser les Nations Unies, les Français, ne peut pas venir dans un même discours, faire appel à des puissances internationales. Donc, nous disons que le discours est faux et que nous ne pouvons pas nous laisser embarquer. Monsieur Gbagbo doit partir du pouvoir.

Est-ce que l'option militaire est une option pour faire partir Laurent Gbagbo ?
En ce qui me concerne, vu que la mobilisation de la communauté internationale soutient le Président Alassane Ouattara, nous tous nous devons convenir que rien d'autre que l'utilisation de la force peut déloger monsieur Gbagbo du pouvoir.
D'ailleurs, le Premier ministre Kenyan, l'a proposé et je suis d'accord avec lui. De toutes les façons, ce ne sera la première fois que la Cedeao, a prendra de telles mesures pour déloger des dictateurs du pouvoir et que même l'Union Africaine approuve des mesures pour déloger des dictateurs du pouvoir.

Donc vous demandez clairement aujourd'hui à la Cedeao d'envoyer une force pour déloger Gbagbo ?
Je demande à tous les démocrates, à commencer par l'Union Européenne, l'Union Africaine, la Cedeao de clairement envisager l'option de la force pour contraindre un dictateur qui je le répète à déjà tué 200 Ivoiriens par des mercenaires libériens et engolais.

Est-ce que la les forces armées des Forces Nouvelles pourraient passer à l'action ?
Ecoutez ! Dans le cadre du Droit International s'il était question d'utiliser la force, évidemment les Forces Armées des Forces Nouvelles se joindraient à cette option.

Aujourd'hui, vous vivez reclus au Golf hôtel avec votre gouvernement, avec le Président Alassane Ouattara. Est-ce que vous pensez avoir encore une prise sur les événements, puisque à Abidjan c'est Laurent Gbagbo qui est aux commandes ?
Bien sûr, vous pouvez affirmer que Gbagbo est aux commandes. Evidemment, on est toujours courageux et brave quand on a les chars de l'Etat de Côte d'Ivoire. Qu'il range les chars et il verra qui est majoritaire à Abidjan. Le vrai problème, est que face à la dictature, le peuple n'a pas d'autre choix que la révolte. Nous avons demandé aux Ivoiriens de s'organiser, de se mobiliser, et de protester par tous les moyens.

Vous ne craignez pas que cela provoque un bain de sang ?
Evidemment, le bain de sang est provoqué par celui qui donne l'ordre à des mercenaires libériens de tirer sur une foule aux mains nues. Evidemment le sang à déjà coulé du fait de monsieur Gbagbo. Et le sang continuera de couler du fait de monsieur Gbagbo. Plus vite, la communauté internationale, la Cedeao, l'Union Africaine se feront l'idée qu'il faut rapidement déloger monsieur Gbagbo du pouvoir. Nous pourrons alors faire l'économie de vies humaines dans notre pays.

Laurent Gbagbo vous dit que vous pouvez maintenant sortir librement de du Golf Hôtel. Allez-vous sortir de là?
Je vous retourne la question. Vous journaliste, avez-vous pu par voie normale rejoindre le Golf Hôtel.
Retranscris par
Jn

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