mercredi 29 juin 2011 par Le Mandat

Emissaire du Premier ministre dans le cadre de la recherche de la paix et de la cohésion sociale dans la Région du Sud-Bandama, nous avons tiré quelques propos à Koné Issouf, Président national de la Jeunesse des Forces Nouvelles de Côte d'Ivoire (JFNCI) dont le siège est à Bouaké. Il annonce une plate-forme pour faire revenir tous les jeunes pro-Gbagbo dans la République.

Monsieur le Président national de la JFNCI, vous êtes émissaire du Premier ministre Guillaume Soro dans le Sud-Bandama. Quelles sont vos actions pour la sortie définitive de la crise ?
Les actions que nous menons, aujourd'hui, sont dans le cadre de la sensibilisation de la population pour le retour à la paix avec le retour en ville et dans les villages de ceux qui sont encore cachés dans les brousses. Ce sont aussi des actions qui contribuent à la réconciliation et à la cohésion sociale entre les différentes communautés vivant à Divo et dans l'ensemble de la région du Sud-Bandama. Et au-delà du Sud-Bandama, nous nous étendons dans les autres villes du payss.

Ce n'est pas seulement en leur demandant de venir en ville que ces populations apeurées reviendront. Quels actes concrets posez-vous pour les rassurer ?
Nous avons commencé par la sensibilisation de nos éléments FRCI sur le terrain pour qu'ils aient un comportement adéquat vis-à-vis de la population ; les attitudes qu'ils doivent avoir sur les corridors et dans les patrouilles pour que les populations soient rassurées d'une sécurité garantie. Au-delà de nos éléments, nous allons dans les villages et les campements avec le gouverneur Kpan Droh pour les rassurer de sortir des brousses et de reprendre leurs activités.

Certains habitants des villages et campements ont peur quand vous arrivez chez eux avec des hommes armés, les FRCI. Qu'en est-il ?
Ecoutez, c'est vrai que nous allons avec des hommes en armes. Vous savez qu'en tant qu'émissaire du Premier ministre, nous ne pouvons pas aller dans les brousses et villages sans notre propre sécurité. Vous êtes sans ignorer qu'ici, des mercenaires libériens et des miliciens sont passés et il y a encore de nombreuses armes qui sont cachées dans la région. Nous allons avec les éléments des FRCI, pour leur dire qu'au-delà de notre personne, chaque habitant doit avoir confiance en ces éléments des FRCI pour coopérer avec eux pour qu'on retrouve toutes les armes qui ont été cachées dans leur propre intérêt. Des populations villageoises nous ont approchés pour nous expliquer qu'à l'approche des récoltes, elles sont braquées et leurs gains emportés. Alors, imaginez un peu ces armes qui sont cachées. Si nous ne faisons rien pour les récupérer, les braquages seront monnaies courantes dans toute la région. Et la situation risque d'être beaucoup plus délétère que maintenant. Il faut donc que ces populations collaborent avec les FRCI en déposant ces armes, soit chez les FRCI, soit chez le Gouverneur ou les chefs de village qui les achemineront.

Vous demandez aux jeunes pro-Gbagbo de revenir. Quelles garanties leur donnez-vous pour leur sécurité?
Je pense qu'en tant qu'acteur de l'application de l'Accord Politique de Ouagadougou (APO) que notre patron a signé avec l'ex-Président Laurent Gbagbo, nous nous sommes déplacés de nos ex-zones pour aller à Abidjan et travailler avec les Charles Blé Goudé, Eugène Djué et autres dans le cadre du rétablissement de la confiance. Nous avons mené beaucoup d'actions avec eux. Aujourd'hui, notre rôle est de rassurer tous ces jeunes à l'extérieur pour qu'ils rentrent dans leur pays. Nous avons pour cela eu des séances de travail avec Eugène Djué, Koné Largaton et bien d'autres pro-Gbagbo. C'est dans nos actions que nous sommes allés chercher l'ex-commandant du GPP, une milice à la solde de Gbagbo, pour qu'il revienne. Si lui, Djessé Lobognon, ex-GPP est revenu sans être inquiété, je crois que tous les autres devraient comprendre et revenir. Avec les Eugène Djué et autres, nous sommes en train de mettre en place une plate-forme pour que tous nos amis jeunes, Blé Goudé et autres, qui sont encore à l'extérieur, ceux qui sont aussi cachés dans les contrées à l'intérieur du pays, et qui ont peur de rentrer, puissent rentrer sans être inquiétés. Je pense que nous, Eugène Djué et autres, pouvons servir de garantie pour eux pour qu'ils reviennent. C'est à nous, civils, de faire le pas, et non les FRCI en tant que militaires, pour aller les chercher.

Certains jeunes des autres formations politiques ont déjà avoué leurs intentions d'être candidats aux prochaines élections locales. Qu'en est-il pour la jeunesse des FN ?
Eux, ils sont dans des formations politiques. Moi, je suis dans un mouvement, une force politique. Et nous, aujourd'hui, la responsabilité qui incombe à notre leader Guillaume Soro, Premier ministre de Côte d'Ivoire, nous incombe également. Nous avons à rétablir la sécurité sur l'ensemble du territoire national, la restauration de l'autorité de l'Etat, la reconstruction d'une nouvelle Armée. C'est à cela que nous travaillons avec le Premier ministre. Cependant, au moment opportun, si notre patron nous donne un mot d'ordre, nous le respecterons à la lettre. Sinon, pour l'instant, nous devons l'aider à réussir la mission qui lui a été assignée par le Chef de l'Etat. C'est tout !

Entretien réalisé à Divo par GUY TRESSIA

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