mardi 19 juillet 2011 par Le Mandat

Journaliste au service politique de France2, Guillaume Daret était récemment à Abidjan, à la faveur de la visite officielle de François Fillon, le Premier Ministre français. Sans être un spécialiste des questions ivoiriennes, l'homme de média a tout de même jeté un regard sur l'actualité de notre pays.

Que vous inspire cette présence en Côte d'Ivoire après les événements qui ont émaillé le pays?
C'est intéressant de venir ici. La Côte d'Ivoire est un pays qui entretient des rapports très particuliers avec la France. Nous avons suivi dans les médias français, avec beaucoup d'intérêt, les événements postélectoraux. C'est vrai que le Président Sarkozy était venu ici, à la faveur de l'investiture de Ouattara. Mais, il est intéressant de venir voir, personnellement, comment le Premier Ministre va essayer de retisser les liens économiques avec le pays.

Peut-on dire que vous êtes venu à Abidjan avec des clichés sur la Côte d'Ivoire étant donné que la presse française, on le sait, a largement relayé la crise ivoirienne?
On est au courant de ce qui s'est passé pendant la crise. Mais, c'est difficile, à moins d'être un spécialiste dans le domaine, de savoir en profondeur, comment ça s'est joué. Et puis je pense que ce qui compte pour votre pays, c'est la réconciliation nationale qui a lieu aujourd'hui. Vous savez, il est toujours important de venir voir l'évolution de la situation dans un pays comme la Côte d'Ivoire qui a traversé de graves événements. Parce que, comme on le note dans l'actualité, une fois qu'une crise est résolue, on en parle moins.

Quel constat avez-vous fait une fois sur place. Avez-vous remarqué un pays durement éprouvé par la crise ?
Peut-être qu'on s'attendait à voir des traces d'affrontement, de destruction. Nous n'en avons pas vu sur les routes que nous avons prises. Tout compte fait, j'ai l'impression que ça reste très tendu. On sent que ce n'est pas facile de se remettre de ce choc. Disons que, pour nous, c'est aussi difficile d'appréhender quand on est une génération en France, qui n'a pas vécu d'affrontement dans son propre pays. C'est donc intéressant, justement, d'en discuter avec la jeunesse et les journalistes ivoiriens. Parce qu'on n'est pas habitués à voir les Ivoiriens s'entretuer. Tout comme en France, cette génération n'a jamais vu de Français s'entretuer. La guerre, c'est quelque chose qu'on ne connaît pas.

Cette crise a fait suite à la volonté du régime en place de s'accaparer le pouvoir malgré sa défaite. Alors que Alassane Ouattara a gagné dans les urnes aux dépens de Gbagbo. Croyez-vous à l'instauration de la démocratie en Côte d'Ivoire ?
Je ne connais pas assez bien la Côte d'Ivoire. Mais, j'ose croire que la démocratie pourrait bien fonctionner ici. Les Ivoiriens sont aptes à remettre en place une démocratie apaisée.

En cela, la personne du Président Ouattara semble une aubaine, n'est-ce pas ?
Bien sûr. Monsieur Ouattara est un homme très bien formé. Mais, après, ce sont les limites du terrain qu'il faut considérer. Pour ma part, n'étant pas spécialiste des questions ivoiriennes, je ne sais pas s'il a mis en place des réformes.


Interview réalisée par
MARTIAL GALE

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