jeudi 16 fevrier 2012 par Le Mandat

Les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci) ne partiront pas . Dixit le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, à l'endroit des autochtones de la localité d'Arrah. Mardi, après des violents heurts qui ont opposé autochtones, éléments de Frci et allochtones à Arrah, et qui ont fait trois morts, Paul Koffi Koffi a été dépêché par le gouvernement ivoirien pour s'enquérir de la situation, certes, mais aussi pour appeler à l'apaisement entre différentes parties en conflit. Mais, à la surprise générale, l'émissaire du gouvernement ne comblera pas les attentes des populations d'Arrah. Attendu et espérant de lui un appel conciliant et devant rappeler à l'ordre les éléments des Frci, Paul Koffi Koffi a préféré botter la balle en touche. Les Frci ne partiront pas sous la pression, ni sous la menace , a soutenu l'hôte des Agnis, non sans être plus explicite : l'Etat de droit ne se négocie pas; cela veut dire que les institutions de la République ne doivent pas êtres mises à mal par nos choix politiques, nos humeurs, nos ressentiments. Il faut respecter les personnes qui les incarnent. Cela est valable pour tous, rois, chefs de villages, chefs de communautés . . Une sortie fortement relayée par le confère ?'Nord sud quotidien'' en sa parution du mercredi 15 février, n° 1990, qui, sans doute, ne passera pas inaperçue dans les conversations de salon. Puisque, à y voir de près, le ministre délégué à la Défense a vraisemblablement poussé trop loin son intervention. Faisant fi de la tension qui couvait encore entre les parties en conflit, Paul Koffi Koffi a-t-il mesuré l'ampleur de son adresse ? Quand on sait que sa présence en terre Agni(Arrah) ce jour-là était consécutive à un différend intercommunautaire né du départ des Frci de la localité exigé par les populations. Mais, à y voir de plus près et sans se départir d'une certaine objectivité, les plaies sont encore trop béantes pour que l'on soit si catégorique et ferme. Les Frci n'ont de cesse manqué de gripper la cohésion sociale depuis la fin de la belligérance en Côte d'Ivoire. Les événements de Vavoua, Sikensi, et bien d'autres sont encore trop vivaces pour que l'émissaire du gouvernement ne songe à encaserner les militaires. Devenus trop encombrants, ces Frci ne méritant pas un tel soutien et doivent partir pour faire place à la police et à la gendarmerie, habilitées à assurer la sécurité des biens et des personnes à l'intérieur du territoire. A quels soucis répond la présence d'un militaire à un corridor, à fortiori dans une agglomération, arme de guerre au poing ? Paul Koffi Koffi doit sûrement revoir sa copie, vu que le feu couve toujours à Arrah et que les Frci demeurent un cancer pour le pouvoir en place.

BORIS N'GOTTA

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