vendredi 17 aout 2012 par Le Mandat

C'est un secret de polichinelle, les Ivoiriens sont en danger, particulièrement les partisans du RHDP et donc du régime Ouattara. Les attaques des miliciens et mercenaires pro-Gbagbo considérés au départ comme des actes isolés des nostalgiques d'un pouvoir déchu s'apparentent de plus en plus à un plan bien coordonné dont le seul dessein est de mettre en péril le retour à la normale après une décennie de crise. Face à cette situation de plus qui apporte, à intervalle régulier, un nouveau lot de tragédie, il est grand temps de prendre le taureau par les cornes, car le chaos n'est plus loin.

Le Rhdp en danger !
?'Le serpent n'est pas encore mort'', s'écriait, mardi dernier, le président de la J-UDPCI, Yao Séraphin, qui appelait ainsi le rassemblement des Houphouétistes à se remobiliser contre les ennemis de la paix et de la démocratie. 24h seulement après ce cri du c?ur, l'histoire lui donne raison. Encore une autre attaque, cette fois, non loin d'Abidjan, trois jours après celle de Toulepleu dont les autorités n'ont pas fini de dresser le bilan. Ils ont frappé à proximité de la capitale et ont encore troublé le sommeil des Ivoiriens. Naïvement, l'opinion avait cru qu'après la déroute de Blolequin, Agboville et Abidjan, ces esprits maléfiques se ressaisiraient pour emprunter, enfin le chemin de la sagesse. Que non ! Ils ont remis le couvert. Avec plus de cynisme ! Et selon des informations qui circulent dans les milieux LMP à Yopougon plus précisément, des membres du gouvernement, des personnalités proches du pouvoir, les structures de base et les militants RHDP seraient visés. A ces cibles, s'ajoutent des diplomates dont l'ambassadeur de France et celui des USA en Côte d'Ivoire. L'ONUCI n'est pas en reste des wanted des terroristes.

Les personnalités et structures visées
Les ministres Hamed Bakayoko, Paul Koffi Koffi, Dagobert Banzio, Toikeusse Mabri, Konaté Sidiki, Kacou Tiapani, le procureur militaire Ange Kessi, le procureur Simplice Koffi, le président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro, le Premier ministre, Ahoussou Jeannot, les députés Yayoro Karamoko, Yasmine Ouégnin, Amadou Soumahoro, Henri Konan Bédié, Pr Maurice Kacou Guikahué, Pr Djédjé Mady, les commandants Chérif Ousmane, Koné Zakaria, Gaoussou Koné dit Jah Gao, Ouattara Issiaka dit Wattao, Ben Laden, les Généraux Soumaïla Bakayoko, Gueu Michel, le Commissaire Lezou, les responsables locaux et militants des partis du RHDP, des édifices publics, les FRCIxxxxxxles ambassadeurs de France et des USA, les casques bleus de l'ONUCI. La liste est très loin d'être exhaustive.

Il est temps de frapper très fort !
Au stade où les forces pro-Gbagbo ont mis la barre, plus besoin de tergiverser. Les Ivoiriens qui, dans leur majorité, ont porté librement leur choix sur le docteur Alassane Ouattara, veulent et exigent la quiétude, la paix et le développement. La fin justifie les moyens, dit le sage. La République doit se faire respecter maintenant avec tous les moyens à sa disposition. Quel lendemain pour le plus beau programme de gouvernement quand l'intégrité du territoire n'est pas assurée, quand les citoyens sont soumis à des psychoses et des traumatismes qui n'en finissent pas ? Au soir de la grave crise post-électorale créée de toutes pièces par Laurent Gbagbo et ses va-t-en guerre, le président Alassane Ouattara a prié ses partisans de s'abstenir de la vengeance en se remettant à la justice. Là où le FPI et ses chiens auraient pu faire une véritable épuration ethnico-politique, il a tout mis en ?uvre pour préserver la vie des militants de l'ex- régime, ainsi que celle du dictateur en chef, aujourd'hui pensionnaire de la belle prison de La Haye. Mais l'évolution de la situation sécuritaire aujourd'hui en Côte d'Ivoire atteste bien que Ouattara a eu sérieusement tort de freiner la vengeance de ses partisans. Au nom de quelle démocratie et humanisme a-t-il sauvé des bourreaux qui n'ont cure de leur forfait et qui sont devenus très toxiques pour leurs victimes. Au nom de quelle réconciliation peut-on laisser des nostalgiques, barbares à souhait, endeuiller les pauvres populations qui voyaient déjà le bout du tunnel après la douloureuse parenthèse de la scabreuse Refondation ? Leur mission est claire maintenant. Empêcher coûte que coûte le président Alassane Ouattara de dérouler son programme de gouvernement, censé sortir le pays du gouffre dans lequel leurs manipulateurs l'ont mis. Pour y arriver, il faut titiller le pouvoir en des endroits sensibles et dans le sang. Le faisant, ils oublient que la vengeance étouffée dans le camp RHDP peut se réveiller chez les proches des victimes qui pourraient agir ainsi pour éviter une autre tragédie en leur sein. En 2002, Lida Kouassi et Boga Doudou étaient en pleine théorie quand la crise a éclaté. Et le résultat, tout le monde le connait. Va-t-on passer le clair du temps à dénoncer sans mettre en place une stratégie à même de mettre fin définitivement à cette spirale d'attaques ?

Que font Laurent Akoun et Koua Justin encore libres ?
Ils ont appelé à la rébellion contre le régime Ouattara en des termes à peine voilés. La récente sortie de Laurent Akoun est évocatrice à cet effet. ?'Le FPI va se réveiller et vous allez voir'', avait-il lancé en substance. Et le lendemain, le 17è arrondissement de Yopougon, les villes d'Agboville, de Grand-Bassam et le nouveau camp d'Akouédo ont été attaqués faisant de nombreuses victimes parmi les FRCI. Depuis la fin de la crise Damana Adia Pickass, l'homme qui a déchiré les résultats du deuxième tour de la présidentielle le 1er décembre 2010 devant les caméras du monde, a annoncé, depuis son exil, que ?'Ouattara mérite un coup d'Etat chaque semaine''. Des appels à la déstabilisation qui ont enchanté Koua Justin, le leader par intérim de la JFPI, qui en a donné un large écho via la ?'presse bleue''. Maintenant que leur sombre dessein prend forme, ils doivent en répondre. D'une manière ou d'une autre. Quand on a lancé un crachat dans l'air, on doit s'attendre à son retour. Pour la mémoire des victimes et pour le sérieux que Ouattara veut imprimer à la Côte d'Ivoire, l'heure a vraiment sonné pour la République de se manifester à l'endroit de ceux de ses fils qui la défient. Les moyens et les hommes excitent. Il suffit de les mettre en branle. Le temps des sentiments et de l'impunité est révolu. Le ministre de la Défense, Paul Koffi Koffi, qui a déclaré à un confrère, hier, que ?'des miliciens sont financés par des exilés politiques'' sait de qui et de quoi il parle.

Mener une perquisition générale
La situation de violences armées que vit la Côte d'Ivoire ces derniers temps appelle nécessairement des mesures d'urgence rigides parmi lesquelles, la, perquisition. Le gouvernement doit engager des ?'opérations coup de poing'' permettant de procéder à des fouilles de domiciles et de certains endroits susceptibles d'abriter des miliciens et mercenaires ainsi que des caches d'armes. Ces opérations, si elles sont menées de façon inopinée, pourraient contraindre les détenteurs illégaux d'armes à s'en débarrasser. Aussi, l'Etat devait t-il prévoir des sanctions draconiennes à l'encontre des fautifs. Les zones comme Yopougon, Dabou, Toulepleu, Blolequin Taï, Duékoué, Alépé, Bassam, Abgoville, Bomoua, Tabou, etc. doivent être nettoyées. Cette solution n'est pas absolue mais elle peut porter de grands fruits. Ensuite, il faudrait lancer une vraie traque aux colporteurs de rumeurs et aux supporters des tueurs, qui exultent chaque fois que les agresseurs passent à l'offensive. C'est dommage mais la violence, c'est le seul langage que le FPI et ses partisans comprennent le mieux. L'équilibre de la terreur recommande donc que cela leur soit retourné de temps à autre pour leur en faire sentir les effets. Cela s'est vérifié lors de la crise post-électorale.
Se méfier des patriotes repentis
Récemment, des structures de la défunte galaxie patriotique conduites par Yaké Evariste ont déclaré par sa voie être disposées à accompagner le nouveau pouvoir. Ces déclarations qui puent l'hypocrisie et s'apparentent à l'opium, doivent être prises avec les pincettes. C'est bien d'ouvrir les bras à ceux qui donnent des signes de ressaisissement mais, comme aime bien l'enseigner le Général Mathias Doué, l'ouverture ne doit pas être totale au point de se faire traverser comme une lettre à la poste. La bonne leçon des règlements de compte stipule que pour abattre son ennemi, il faut sympathiser avec lui. Si accueillir les patriotes repentis est à encourager, il ne serait pas incongru de conseiller la prudence.
MASS DOMI
massoueudomi@yahoo.fr

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