jeudi 14 mars 2013 par Le Mandat

Votre candidature est une erreur politique de ceux qui vous ont poussé
►Retirez-vous pour conserver votre autorité politique de la région

Monsieur le Premier Ministre, cher Parent,

Souffrez que je vous adresse cette lettre. En tant que fils de la région du Bélier et originaire à la fois de Kokumbo (Toumodi) et Assankro (Didiévi). C'est un fait que vous savez bien que quiconque, les populations de Toumodi ont pour origine soit Tiébissou, Didiévi ou Bouaké. Le regroupement de 4 départements en la région du Bélier n'est pas fortuit. Tiébissou, Toumodi, Djekanou et Didiévi ont des liens fraternels et historiques très forts que rien ne peut ébranler. C'est pourquoi je suis avec un intérêt particulier la situation qui prévaut dans la région du Bélier depuis que vous avez accepté de compétir aux prochaines élections régionales contre votre jeune frère Arthur Aloco. Je regrette que trop souvent les hommes politiques que vous êtes, êtes entourés de collaborateurs qui ne disent la vérité de peur de perdre leur place à vos côtés. Ils vous offrent ce que vous avez envie d'entendre. Rien que pour faire plaisir.

Malheureusement vous vous rendez compte quand la situation est trop tard. Monsieur le premier ministre, souffrez que je vous expose mon humble avis dans le seul intérêt de la considération et de l'estime que j'ai pour vous. Votre candidature aux élections régionales est une erreur politique. Ceux qui l'ont suscitée, ont simplement voulu vous utiliser pour faire leurs palabres . Sinon, votre statut de Premier Ministre ne le recommande point. Regardez ceux qui vous ont précédé à cet illustre poste. A ce niveau, on ne descend pas dans l'arène politique locale. Président des cadres et élus du Grand centre, vous êtes un fédérateur et non un diviseur. Et si vous engagez dans cette compétition ; ou quelque soit le résultat, votre image ne sera plus la même. Vous serez écorché car une compétition reste une compétition. Et puis, la réalité du terrain reste tout autre. Vos collaborateurs vous ont fait croire que votre jeune frère ne fera pas le poids surtout que vous partez avec l'étiquette de candidat Rhdp. Je tiens à vous dire dans cette élection les populations tiennent à leur fils sensible à leurs problèmes. Ce n'est pas le mot d'ordre du parti ou du président Ouattara ou du président Bédié qui compte prioritairement. Ici il s'agit de voir quel fils est plus proche d'eux, sensible à leurs problèmes. A ce niveau, votre jeune frère Arthur Aloco n'est pas un bon à rien. Les élus de Toumodi savent bien ce que leur frère fait sur le terrain. En réalité, ils ont peur de cette étoile qui monte malgré tout. Quand 70 chefs de village et de tribus de Toumodi se déplacent et accompagnent leur fils au moment où vous arrivez à Toumodi, c'est un signe qu'on ne néglige pas. Mieux, quand 77 chefs de tribus de Didiévi, en majorité les N'zipris décident d'accueillir votre adversaire malgré les intimidations et autres (je sais de quoi je parle), c'est un signal fort.

Monsieur le Premier Ministre, en ma qualité de journaliste, j'ai eu le temps d'écouter les populations sur le terrain, sans parti pris. Je peux vous dire que les choses ne seront pas faciles. Contrairement à ce qu'on veut vous faire croire. Et quelque que soit votre résultat, la compétition va laisser des séquelles sur votre image et vos ambitions. Vous sortirez plus grand en vous retirant au lieu d'aller à la compétition. Dans l'ordre des choses, un consensus devrait se faire autour de vous. Hélas, ce consensus a échoué par votre faute. Cela, malgré les instructions du président Bédié et la médiation du doyen Aliali. A partir de cet instant, votre candidature qui ne porte pas la marque de fédérateur doit être retirée. Monsieur Le premier ministre, faites-le pour sauvegarder votre autorité politique et de leader de la région.
Monsieur le Premier Ministre, la tournure que prend cette compétition dans la presse vous est plus préjudiciable. Dites à vos collaborateurs, devenus répondeurs automatiques, de mettre fin à ces propos injurieux qui en réalité vous desservent. En choisissant par exemple d'aller parler aux parents de votre jeune frère Diby, (le DG de Le Mandat), cela a été une autre erreur. Cette tâche ne vous incombe pas. Le chef ne parle pas partout. Vous êtes un Premier ministre. On aurait compris si vous postulez à la présidence du Pdci pour vous vous préparer à être certainement le candidat du parti aux présidentielles 2015. Tous les anciens premiers ministres qui vous ont précédé sont restés dans cette posture. De Seydou Diarra à Guillaume Soro en passant par Charles Konan Banny. Quand vous partiez de la Primature, vous disiez que vous ne devez pas être un obstacle à la réconciliation nationale ni au crash entre le Rdr er le Pdci. Monsieur le premier ministre, s'il vous plaît, restez dans cette logique. Aujourd'hui, votre présence dans la compétition divise les populations de la région. Ce n'était pas au Président Ouattara ni au Président Bédié de vous dire de vous retirer. Ils n'avaient non plus le choix de ne pas vous désigner comme le candidat du Rhdp en votre qualité de Premier ministre. Ils ont fait ce qu'il fallait. Cependant, il ya la réalité du terrain. Une élection n'est pas une nomination. Ce sont les populations qui choisissent. Monsieur le premier, nos élus et cadres de la région ne vous disent pas la vérité. Mais, les faits restent têtus. A la rencontre avec les chefs traditionnels de Toumodi, du 03 mars dernier à Toumodi, Le ministre Remi Allah Kouadio n'est pas parvenu à convaincre les chefs à votre cause. A cette réunion, il a dû fait sortir les journalistes pour éviter que ceux-ci soient témoins de faits réels. On vous a fait croire que votre jeune frère candidat contre vous est un bon à rien, qu'il était irrespectueux. Ceux qui le disent ont peur de voir leur jeune frère de 47 ans leur ravir le leadership à Toumodi. Monsieur le premier Ministre, les élus vous mentent, les cadres qui sont à vos côtés ne vous traduisent pas la vérité du terrain. Il n'est pas encore tard. Retirez-vous. Retirez-vous pour conserver votre autorité politique. Ce sera le sacrifice à faire. Car en réalité, il n'a pas intérêt à affronter un jeune frère sur ce terrain. Votre mission est de fédérer les énergies pour qu'elles soient un soutien fort, demain. Monsieur le Premier Ministre, trouvez la force de vous lever au dessus de toutes ses considérations pour vous offrir en sacrifice. Vous savez bien plus que moi que l'histoire de la reine Abla Pokou. Le baoulé est le symbole du sacrifice qui Sauve. Le président Bédié, votre mentor en a fait à plusieurs reprises pour sauver les Ivoiriens. C'est ce qui lui vaut tout cet honneur, aujourd'hui. C'est le geste des grands hommes. Faites-le ! Renoncez. N'allez pas à cette compétition. Vous sortirez grandi et le meilleur est à venir pour vous.

Très respectueusement !
Kouadio oi kouadio G.
Journaliste, fils de Toumodi et de Diédivi

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