mercredi 11 septembre 2013 par Le Mandat

Nommé depuis décembre 2010, Directeur général des impôts, Pascal Kouakou Abinan a imposé une méthode de travail pour redynamiser le secteur. Grâce à ses performances remarquables, il a été élevé, le 07 août dernier, au grade d'officier de l'Ordre national. Dans cet entretien, il fait un bilan de sa gestion et annonce les innovations à venir.

Vous êtes à la tête de la Direction générale des Impôts depuis 2011. Après deux ans d'exercice, quel bilan ?

J'ai été nommé Directeur général des Impôts en décembre 2010. A la suite de quoi, je me suis retrouvé au Golf pour des problèmes de sécurité Où nous sommes restés cinq mois durant. On a pris service effectivement en avril 2011. Je peux dire que nous avons commencé à travailler en mai 2011 parce que tout était saccagé lorsque je suis arrivé. Il n'y avait pas de bureau. C'est en mai que nous avons commencé à travailler avec les moyens d'urgence, les moyens que l'Etat a mis à notre disposition de façon urgente. Aujourd'hui, en 2013, cela me fait deux ans et demi à la tête de cette administration. Pour le bilan, tous les trois mois, je fais l'évaluation des services. Et nous faisons un séminaire d'évaluation et de bilan. C'est dans nos principes. Et c'est ce que nous faisons. Pour ce qui est du bilan proprement dit, je pense que ce sont les autres qui jugent. Je ne peux pas être en même temps juge et partie. Ce sont les contribuables, c'est-à-dire les Ivoiriens dans leur ensemble qui jugent notre action. Ce que je peux dire, c'est que les échos qui nous parviennent nous disent que dans la grande majorité. Les Ivoiriens sont satisfaits du travail que nous faisons, en termes de sensibilisation. On a des émissions radio et télé pour sensibiliser et éduquer les Ivoiriens à la culture fiscale. Au niveau des résultats, par la grâce de Dieu, jusque-là, on tient les objectifs qu'on nous fixe. Je pense que de ce point de vue là, on peut dire que le travail que nous faisons est un peu satisfaisant. Etant attendu que l'agent des impôts n'est pas l'ami des contribuables. S'il y a des gens qui sont bien détestés, c'est nous. Mais, c'est notre métier. On l'a choisi, donc on intègre cela dans notre comportement. On fait comme si de rien n'était.

Vous avez été décoré le 7 août dernier. Cette distinction vous a été faite par rapport à la Direction générale des Impôts ou par rapport à la politique ?

C'est en tant que directeur général des Impôts que j'ai été décoré. C'est pourquoi, j'ai dédié cette médaille d'ailleurs aux agents des Impôts d'une part et d'autre part au Conseil régional de l'Indénié-Djuablin. Parce que je suis président de région. C'est une fierté et pour les agents et pour les parents au niveau de la région. Mais, c'est principalement pour le travail qui a été abattu au niveau de la Direction générale des Impôts que j'ai été décoré. Et j'ai été invité et désigné à ce titre. Ce n'est pas en tant que homme politique. Sinon, il y a 33 ans que je milite au PDCI-RDA. Même dans mon parti, je ne suis pas encore décoré. Pourtant, Dieu seul sait combien de fois j'ai procédé à la décoration des militants. Malheureusement, à titre posthume.
Sous quel signe placez-vous cette décoration ?

Moi, je la porte avec beaucoup de fierté au nom des agents des Impôts parce qu'on est maintenant 4000 pratiquement. On ne peut pas donner 4000 médailles. C'est moi qui suis actuellement le gestionnaire de cette administration. C'est dans la gestion de cette administration que la décoration est venue. Parce qu'on estime qu'on a fait ou on fait ce que le pays attend de nous. C'est en cela que je suis fier de porter cette médaille.

Vous seriez en train de révolutionner les méthodes de paiement des impôts. Il paraît que ça va se faire bientôt de façon électronique. Qu'en est-il ?

Oui, c'est le paiement des impôts par virement bancaire. Et plus tard le télépaiement. Qui consiste à payer son impôt à partir de son bureau, de sa société sans se déplacer. C'est un projet que nous sommes en train de mettre en ?uvre. Pour ce qui est du virement bancaire, c'est un peu plus facile à faire. Donc, avec nos partenaires que sont les contribuables, les banques, la BCEAO, nous sommes tous tombés d'accord. Il reste un petit réglage à faire au niveau informatique à la BCEAO pour que les sociétés n'aient plus à se déplacer dans nos services pour venir payer leur impôt. Parce que la méthode actuelle prend du temps et fait perdre du temps. Il faut donc corriger cela. Cela va se faire incessamment, certainement avant la fin de l'année. Je veux parler du virement bancaire. Après, nous irons au-delà avec le télépaiement. C'est-à-dire le règlement va se faire à partir de votre micro-ordinateur dans votre société. Et les sommes encaissées iront directement dans les caisses de l'Etat. Mais avant, il y a des dispositions à prendre au niveau logistique, c'est-à-dire la mise en place d'un logiciel aussi bien chez nous que chez nos partenaires qui sont les contribuables. Je pense que d'ici fin 2014, on aura fini avec ce système et on installera tout ce qu'il faut. Ce sont les grandes réformes que nous sommes en train de faire.

Comment ce projet vous est-il venu ?

Le monde évolue. Et nous sommes dans l'ère du numérique. On va donc manipuler moins de papiers. On a les Ipads, même le téléphone portable, c'est un micro-ordinateur. Quand le système sera opérationnel, à partir du téléphone portable, le contribuable pourra payer ses impôts. C'est l'évolution du monde moderne qui le recommande. Il faut donc s'adapter.

Entretien réalisé par Francis Aké

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