jeudi 21 novembre 2013 par Le Mandat

La fraude sur l'électricité fait perdre 40 milliards FCFA par an à l'Etat. Cette action illégale est pratiquée sur le terrain, selon nos informations, avec la complicité d'agents véreux de la Compagnie ivoirienne d'électricité (Cie), et ce, dans la plupart des cas. Ces collusions multiples, sont aussi bien techniques qu'administratives. Notamment, le contournement du compteur sur le tableau, le branchement direct ou anarchique sur le réseau, le blocage de l'engrenage, les pignons sciés. Ce n'est pas tout. La tarification et le relevé de consommation non conformes à la puissance souscrite, le cumul d'index, la consommation d'énergie après résiliation font partie des actes de sabotage utilisés pour frauder. L'objectif pour ces fraudeurs est de payer moins, ou pas du tout, leur facture d'électricité. Pourtant, sous l'ancienne législation, la sanction en la matière était le paiement de 600 000 FCFA au moins, avant de se voir raccorder au réseau électrique. La nouvelle loi est plus rigoureuse. D'ailleurs, une cellule de lutte contre la fraude sur l'électricité a été instituée. Cette structure, dont les activités ont démarré depuis le 1er octobre 2013, a le pouvoir de porter plainte devant les juridictions compétentes. Pour mieux engager la lutte, une centaine de nouveaux agents a été formée et mise à la disposition du service contrôle. En effet, il est difficile de savoir, pour le simple consommateur, qu'un compteur est truqué, surtout lorsqu'on aménage dans un nouvel appartement disposant déjà d'installations électriques. Pour faire face à la gangrène, la CIE entend, dans les prochains mois, déployer la grosse artillerie. Il s'agit de communiquer davantage sur le nouveau Code et les sanctions prévues contre les voleurs d'électricité . Pour contribuer à la relance du secteur industriel, le gouvernement a renoncé à l'application de la taxe de salubrité de 7,5 FCFA par KWh prévue par l'annexe fiscale 2012 dans le secteur de l'électricité. Cette taxe représentait une hausse moyenne de 11,4% du tarif. En ce qui concerne les ménages, l'Etat n'envisage pas d'ajustement de tarif. Faut-il le rappeler, le secteur de l'électricité enregistre depuis plusieurs années un déficit structurel qui est passé de 43,4 milliards FCFA en 2008, à 104,5 milliards FCFA en 2011. Les subventions à l'électricité et aux produits pétroliers se sont nettement accrues en 2012. Le basculement des gros consommateurs d'électricité du tarif social au tarif ordinaire, le relèvement du tarif de l'électricité de 5 % en moyenne en 2013, s'inscrivent dans le cadre de la résorption du déficit structurel du secteur de l'électricité.

BS

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